Panneau solaire

Sur le plan énergétique, notre Biloup 89 « Belle Histoire » avait depuis son acquisition une petite éolienne montée sur portique en sus du chargeur de quai et bien sûr de l’alternateur moteur. Lors des navigations à la voile, la seule source était donc l’éolienne. Celle-ci s’est vite avérée un peu juste pour alimenter l’électronique… et idéalement le réfrigérateur au moins quelques heures par jour. C’était en particulier le cas lors des trajets au portant car le vent relatif est alors souvent trop faible pour que cette vieille éolienne daigne tourner. J’ai donc ajouté un petit panneau solaire sur le portique, afin comme on dit de compléter le mix énergétique. Le portique n’étant pas bien grand et déjà encombré par l’éolienne, le GPS et l’antenne de l’AIS, j’ai sélectionné un panneau de 58x51cm. 

Celui-çi est donné pour 55W soit un courant de charge théorique de 4A sous 14V. A ce propos, un petit rappel : la puissance indiquée correspond toujours à ce que le panneau peut fournir lorsqu’il éclairé par une irradiation de 1kW/m², ce qui n’arrive qu’au sud, en été, avec un ciel bleu, avec un panneau bien perpendiculaire au soleil, pas de crottes de goéland sur le panneau et quelques heures par jour.

Bon, disons que 2 ou 3A est un but raisonnable… Un tel panneau est vraiment très bon marché, je l’ai payé 80Eur sur la toile, pas de quoi s’en priver. De même, on trouve foultitude de régulateurs solaires dit MPPT (plus efficaces que les régulateurs PWM car maximisant le point de fonctionnement c’est à dire le courant de charge en fonction de l’éclairement). N’étant pas certain qu’un modèle beaucoup plus cher soit plus fiable, j’ai choisi un régulateur Epever 10A, donc théoriquement largement dimensionné, vendu moins de 50Eur sur un site web vendant aussi des livres…, et la moitié directement en Asie pour ceux qui sont plus joueurs. Le MPPT est à gauche là :

Restait à fixer le panneau sur le portique. Là c’est un peu plus compliqué ou beaucoup plus cher. En effet on trouve bien des supports en inox, certains orientables, faits pour ça et vendus par nos amis shipchandlers, mais pour un coût dépassant de beaucoup le prix du panneau et de son régulateur.

Fixer directement le panneau sur le portique est possible mais n’est pas très simple, et interdit de pouvoir l’orienter ce qui réduit beaucoup les performances. L’installer à l’horizontale a aussi l’inconvénient de l’accumulation rapide de saletés sur le panneau. J’ai donc bricolé un petit support qui s’est avéré assez pratique.

Mieux qu’un long discours, les photos ci-jointes illustrent la chose, et vous donneront peut être des idées. Comme matériau, j’ai utilisé des chutes de barres de nylon de 85x20mm, achetées sur eBay pour quelques euros. L’avantage du nylon c’est évidemment sa facilité d’usinage et l’absence de risque d’oxydation au contact de l’inox du portique. Coté tenue dans le temps sous les UV on verra bien, mais il n’y a quasiment aucun effort dans cette application.

Comme illustré, deux pièces de nylon sont fixées sur le panneau par quelques boulons inox A4, deux autres sont fixées sur le portique par deux U en inox, et l’ensemble est solidarisé et articulé par un axe réalisé avec une tige filetée également en inox. Quelques écrous, quatre petits bouts pour régler l’inclinaison et voilà.

Vous trouverez ci-joint les plans que j’ai utilisé, à adapter bien sûr en fonction de la taille du panneau et du portique. L’installation a été réalisée en quelques heures, le plus compliqué étant de faire passer les fils dans les tubes du portique puis dans le bateau !  Le régulateur MPPT a trouvé sa place sous la table à carte, relié en parallèle de la sortie « servitude » du chargeur de quai avec un fusible de protection au cas où.

Bilan après 2 mois de navigation estivale en Bretagne nord et en Angleterre (mais sous le soleil le plus souvent, comme quoi…) ? Avec ce petit panneau solaire et l’éolienne, les batteries de servitude (100Ah) ne se sont déchargées quasiment jamais, et ce avec le réfrigérateur tout le temps allumé en sus du lecteur de cartes, de la VHF, du transpondeur AIS, du multiplexeur NMEA/wifi, etc.

Avec le pilote automatique une petite décharge est en général visible, mais je suis toujours resté à plus de 90 % de charge après une journée de mer et j’aurai pu éteindre le réfrigérateur mais l’apéro du soir aurait été moins agréable.

Que du bonheur donc !